Nous qui sommes mortes (Harry Potter, gén + hét, fr + ang)

Nous qui sommes mortes (Harry Potter, gén + hét, fr + ang)


Pairing : Padma Patil/Blaise Zabini, Paravati Patil/Marcus Flint.
Personnages principaux : Padma et Parvati Patil.

Titre : Nous qui sommes mortes
Version originale (en anglais) : We are the dead

Auteur : Ragdoll (traduit par benebu).
Type : One-shot.
Nombre de mots : 5153 mots.
Genre : Tragédie, Drame, Angst.
Rating : NC-17 (violence conjugale, relations sexuelles non consenties). Note (admin) : je dirais plutôt 16+ grand maximum, les mentions de relations sexuelles et de violence conjugale n’étant que des mentions.

Résumé : Padma et Parvati Patil se retrouvent pour prendre le thé et discuter dans un monde très différent de celui dans lequel elles ont grandi.

Avis :

Pourquoi tout le monde doit lire cette fic :

Parce que c’est le genre de fic qui continue de vous hanter lorsque vous avez terminé de la lire.

Il y a de ces fics angst qui commencent de manière si douce que la chute vous prendrait presque en traître. Ce n’est pas le cas de celle-ci. Dès les premières lignes, l’auteur campe sa vision dystopique de la société sorcière après la chute de Voldemort : l’une des grandes forces de ce texte est d’instaurer un puissant sentiment de résignation, de désolation, qui gagne le lecteur au travers des personnages dès les premières phrases.

Parce que oui, le Seigneur des Ténèbres est mort, et non, cela n’empêche pas le monde magique de continuer de se délabrer. Bien au contraire, le système de castes qui y est mis en place n’est pas sans rappeler le « 1984 » de George Orwell… Avec quelques travers en plus.

Les deux jumelles, toutes mignonnes dans leur salon de thé, rendent l’histoire plus abominable encore : on apprend tout de leurs jolies petites bouches bien maquillées, au travers de commérages d’une cruauté qu’elles soupçonnent à peine. Elles me font l’effet de deux petites poupées en porcelaine, parce qu’elles sont étrangement adorables, mais aussi parce qu’elles sont entièrement manipulées par cette société qui les détruit.

Cette histoire est en effet avant tout une histoire de suppression de l’individualité, et le « Nous qui sommes mortes » du titre n’aurait pu être plus adapté: benebu aurait pu traduire littéralement « We are the Dead » par « Nous sommes les morts », mais il aurait alors abandonné cette idée – pourtant si importante dans cette fic – de perte de l’identité : car à présent, c’est bien cet espèce de vide quasi-cadavérique qui caractérise Parvati et Padma, elles sont celles « qui sont mortes », sans doute davantage que ceux qui ont perdu la vie durant la guerre.

Ce qui me permet d’enchaîner sur la qualité de la traduction : celle-ci est exceptionnelle, suffisamment pour que je préfère la version française à la version originale ; benebu ne tombe pas une seule fois dans le piège de la traduction littérale, et ainsi transcrit avec beaucoup de justesse et de subtilité les moindres tournures de l’auteur, jusque dans leurs sous-entendus.

Extrait :

« […] Est-ce que tu sais qui elle m’a dit avoir vu dans la boutique l’autre jour ? »

« Non, qui ? » demanda Parvati, réellement curieuse.

Padma gloussa, puis confia sotto voce, « Lavande. Lavande Londubat. Je n’arrive pas à croire qu’elle ait effectivement eu le culot de se montrer dans un endroit pareil. Elle est à peine Citoyenne elle-même ! Ça c’est sûr, elle aime se donner des airs ! »

Parvati sembla troublée pendant un instant, un pli à son front gâtant ses jolis traits. « Tu sais que la seule raison pour laquelle ils les ont laissés en liberté elle et Neville, c’était parce que personne ne croyait qu’il serait capable de faire quoi que ce soit d’utile. Comme s’il avait été du genre à inventer un tissu de mensonges pour devenir un héros ! »

« Chut… » Padma fit signe à sa sœur de baisser le ton avec un doigt sur ses lèvres, et regarda nerveusement autour d’elle. Heureusement, aucun des autres clients du salon de thé ne semblait terriblement intéressé par leur conversation.

A ce moment, Emily arriva pour prendre leur commande, s’excusant profusément de les interrompre. Elles énumérèrent rapidement la même chose que d’habitude, attendant qu’elle soit repartie avant de revenir à leur conversation.

« Je suis désolée, Padma, » s’excusa Parvati, penaude, baissant coquettement le regard. « Mais quand même, tu sais que c’est vrai. Ce n’est pas comme cette Cho Chang qui a menti comme un arracheur de dents pour sauver son joli cou. Et maintenant, c’est la maîtresse du Ministre de la Magie. Je l’ai vue aujourd’hui, tu sais. A Sainte-Mangouste, et elle n’avait pas l’air contente. Bien fait pour elle, cette peau de vache. »

Fiche issue de : Accio fics.

4 réflexions sur “Nous qui sommes mortes (Harry Potter, gén + hét, fr + ang)

  1. C’était pas mal (et pas sans rappeler ce que JKR a essayé de faire avec les loup-garous, en un sens) mais vraiment dommage que l’univers n’ait pas été creusé davantage car il y avait de quoi faire ! J’ai beaucoup aimé le passage sur ce pauvre Neville (je n’avais pas lu l’extrait dans la fiche) et, ah ! un Malfoy retombe toujours sur ses pattes, faut-il croire ! J’aurais aussi aimé que l’auteur creuse sur cette re-ascension parce que Lucius était tombé si bas que j’ai du mal à voir comment il aurait pu remonter aussi vite après la mort de Voldemort). J’ai aussi aimé la façon dont l’auteur tourne sa narration – sans cette rec, tout était fait pour qu’on croit que Voldemort avait vaincu alors que non, c’est bien pire que ça mais au final, ça revient strictement au même. Beau paradoxe.

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  2. Tu m’as rendue curieuse. Je l’ai lue aussi, du coup, et j’ai vraiment beaucoup aimé ! J’adore les dystopies de ce genre, où on ne comprend que petit à petit comment le monde a tourné et comment il a mal tourné. Et c’est très bien fait, ici. La traduction est, de plus, excellente ! Je crois n’avoir relevé que quelques petites fautes de ponctuation/typographie (genre une virgule placée à un mauvais endroit), sinon c’est impeccable.
    Très chouette, donc. ^^

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